Dignité, mes fesses !
« Je vous couvre, je sais vous êtes à l’hôpital mais
tout de même… »
« Oh pardon, excusez-moi ».
Replaçons le contexte.
Jeanne, 85 ans et sa prothèse de hanche flambant neuve.
Son esprit vif et gai, sa gentillesse et son sourire.
Hospitalisée depuis sa
malencontreuse chute d’un escabeau. Jeanne et son 1m59 d’antan, plutôt 45 aujourd’hui, ont eu
une idée saugrenue: faire les carreaux. Pas les petits de la cuisine derrière
leurs rideaux de dentelle hein. C’eut été trop simple. Non, les baies vitrées
du séjour.
2m20 de haut, Jeanne avait les bras bien trop courts. D’où
l’escabeau.
Bref.
L’opération s’est bien passée, le nombre de ses antécédents
se compte sur les doigts d’une seule main, Jeanne est cohérente, orientée,
antérieurement autonome, et bavarde comme pas deux.
Comme tous, je la découvre vêtue de l’informe chemise de
nuit de l’hôpital.
Celle un peu courte, qui ferme derrière. Histoire peut-être
d’empêcher les patients bien orientés de gérer eux-même habillage et
déshabillage. Dignité, estime de soi ne tiennent là qu’à deux malheureux
boutons pressions bien difficiles à fermer.
À l’aveugle et dans le dos. Même, ils ne sont que deux.
Un au niveau de la nuque, un à la taille.
Il suffit d’un peu trop de hanches sous une taille marquée
pour que le patient passe l’intégralité du séjour les fesses à l’air. La taille couverte, le reste largement esquissé entre les
pans écarté de ladite blouse.
C’est comme ça et puis c’est tout.
La santé d'abord
C'est vrai que dans certains cas, c'est assez pratique. Pour des patients alités, qu'il faut changer régulièrement ou qui ont du mal à se mouvoir dans un lit. Histoire d'éviter des acrobaties compliquées pour répondre à des besoins élémentaires. Mais pour les autres alors ? Ceux qui sont autonomes, qui veulent faire quelques pas dans le couloir ou prendre un proche dans les bras sans avoir à se soucier de leur image ? Parmi ces patients, certains sont venus sans prévenir, certains sont isolés, n'ont pas de famille proche pour leur apporter leur propres effets. Alors certes, on les couvre, c'est déjà bien. Mais pour certains, ça reste une épreuve.
Je commence doucement la mobilisation au lit pour évaluer
ses douleurs en fonction du type de mouvement et ses possibilités initiales
post-opératoires. Mais voilà, la blouse est un peu remontée et à la première
flexion de hanche un peu élevée, son intimité se dévoile. Et Jeanne ne dit rien. Comme beaucoup d’autres d’ailleurs.
Et ça m’énerve. Ça ne me fait rien à moi, soignante, de la
voir ainsi dénudée. J’ai l’habitude, je n’éprouve rien de spécial, je ne juge
pas, je m’en fous, pour moi. Mais que ça ne lui fasse rien à elle, je n’y crois pas.
Qu’elle ait l’air d’accepter me révolte. Elle a beau être hospitalisée, rien, rien ne justifie
qu’elle soit ainsi exposée aux regards. Et qu'elle s'y plie.
« Je vous couvre, je sais vous êtes à l’hôpital mais
tout de même… »
« Oh pardon, excusez-moi hein ».
Pourquoi, pourquoi cette patiente éprouve le
besoin de s’excuser ?
Pourquoi à chaque fois, tous s’excusent ?
A croire qu’ils se sentent coupable de leur nudité.
Depuis quand être à demi nu devant les soignants, les
médecins et ses proches doit être une fatalité quand sur le plan médical rien
ne le justifie ?
Depuis quand et comment apprend-on aux patients à accepter
cet état de fait ?
Comment en sont-ils arrivés à être plus gênés pour nous que
pour eux-mêmes ?
Un patient n'osera pas forcément dire qu'il est gêné. Parce que la dignité à l'hôpital, c'est la dernière chose à laquelle il pense. Peut-être. Mais pour ceux qui encaissent en silence, ne pourrait-on pas s'investir pour leur rendre aussi souvent que possible ce petit bout d'humanité.
« Ne vous excusez pas Madame, c’est pour vous que
je le fais»
« Vous êtes bien gentille. J’ai l’habitude, vous
savez. »
Putain.
Je suis gentille.
Et elle a l’habitude.
Alors ça va.
On peut continuer comme avant.
Et moi j’ai la gorge serrée.
Et comme Jaddo, j’essaie de ne pas oublier. [A lire ici]
Cet article a maintenant une suite que vous pourrez lire ici ! Un peu plus de réflexions, d'interrogations quand à ce buzz médiatique, ses tenants et aboutissants !
Mise à jour :
La pétition "Pour des chemises d'hôpital respectant la pudeur et la dignité des patients" créée par la talentueuse et très pragmatique Farfadoc (blog) est à signer par ici !
Et à faire tourner !
Les bloggeurs qui se mobilisent :
- Jaddo : Et mon cul, c'est du poulet
- Sous la blouse, en dessins : Strip-Tease 2
- Dzb17 en vers : La ballade des culs nus
- Docteurmilie : Les petits ruisseaux
- Biche, kiné de Réa : L'avocat du diable
A voir sur le même thème :
- Une vidéo sur un type de blouse alternatif
- Un croquis sublime qui résume totalement le problème
- Serge Duperret. Droit subjectif et dignité. Le malade est-il en capacité de faire valoir son droit à la dignité ?
- Le Monde Santé
- BD géronto, sensibilisation au bien-soigner des personnes âgées.
Cet article a maintenant une suite que vous pourrez lire ici ! Un peu plus de réflexions, d'interrogations quand à ce buzz médiatique, ses tenants et aboutissants !
Mise à jour :
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Et à faire tourner !
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A voir sur le même thème :
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- Le Monde Santé
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Commentaires
Après, qu'on m'ai laissé sortir avec 9 de tension, 38 de fièvre et une boite de codéine pour gérer mes douleurs c'est une autre histoire. L'hôpital devait avoir besoin d'un lit en urgence.
Amicalement
Nicolas
Certains des malades dont je me suis occupée ont développé un joli sens de l'humour pour vaincre cette situation tellement genante et j'ai eut droit à quelques répliques mémorables, en particulier une dame centenaire à qui je faisais une toilette tous les jours qui m'a répliqué que si elle avait su plus tôt qu'elle devrait un jour se faire à l'idée de montrer ses fesses tous les jours, elle en aurait profiter plus tôt pour les montrer à tous les pénibles qui avaient croisé son chemin dans sa longue vie ...
Je comprends cette envie de hurler, j'ai trop souvent assisté à des scènes où le(la ) malade ne sont que des objets... Un jour, je monterais une formation au respect de la dignité des malades .
Bizarrement, ça doit dépendre des services, et du personnel, car on trouve certaines différences d'un service à l'autre. Mais en effet, la question de dignité est souvent à revoir, tant à l'hôpital que chez certains médecins (pas taper sur les gynécos... mais quand même, parfois..). Quant au domicile, ça pourrait faire une note de blog, faut que j'y cogite!
J'aimerais bien la voir aussi moi cette formation et pourtant, j'enrage !
Parce que c'est choquant, je suis peut-être très à côté de la plaque mais zut alors, un adulte bien éduqué ne devrait pas avoir besoin de formation à la dignité !
C'est une simple question de respect, inné pour moi, dès la petite enfance. Je ne suis pas une pro de la dignité, juste une nana compatissante, qui respecte ses patients par principe et qui n'aimerait pas être traitée comme eux le sont.
Bravo de dénoncer cette maltraitance car c'en est une que de laisser les patients les "fesses à l'air". Ma soeur est en maison de retraite, souvent on ne l'habille pas, elle reste la journée le derrière à l'air. Il faudrait un peu plus d'exigences de la part des directeurs d'établissements envers leur personnel, on ne voit pas ça partout, ça dépend uniquement de la bienveillance du personnel.
Cordialement
Mais curieusement quand on arrive dans le milieu professionnel, nombre de ces préceptes tombent car il faut faire vite, toujours plus vite au détriment de la personne soignée.
Ce sujet de blouse est une maltraitance et elle est institutionnelle comme les protections mises de gré ou de force aux personnes âgées hospitalisées.
Je m'insurge aussi aujourd'hui quand je vais chez un(e) gynécologue car là non plus on ne respecte pas ce droit fondamental du respect du patient.
C'est tellement agréable d'exposer même pour quelques minutes sa nudité, même si c'est un médecin habitué à voir des corps... et l'on vous prend de haut si vous exprimez votre pudeur. Drôle de société !
Merci du commentaire !
C'est honteux d'avoir à se battre dans son travail pour respecter des valeurs de base normalement universelles !
Bravo de vous accrochez pour ça, bravo de continuer.
Si on est suffisamment à se préoccupper vraiment, fondamentalement des gens, ça peut changer. Croisons les doigts !
En plus, il est super adroit, contrairement à certaines godiches hein... Ahhh, heureusement que certains sont là pour nous faire redescendre sur terre hein ?
Ils ont souvent déjà beaucoup de pression et ne sont pas seuls responsables de cet état de fait. Avec plus de personnel, plus de moyens... Etc.
Bref, avec des si...
Et souvent, les étudiants se calquent aux modèles qu'ils rencontrent plus qu'aux enseignements qu'ils reçoivent, c'est en amont que doivent venir les changements.
Bref, comme on dit dans le métier, don't feed the troll.
Et je dois dire qu'on m'a fait des réflexions désobligeantes lorsque j'ai pris l'initiative de mettre qq chose dessous...
Alors sachez que la solution existe, il y a des chemises d'hopital en intissé, croisées devant, qui s'attachent à la taille et ne vous laissent pas tout débraillé. Pour l'instant je n'en n'ai vu que lors d'examens (IRM), j'espère que ça va se généraliser.
Bonne soirée Collègue
Merci pour cette signature !
- je suis obèse et assez grande, et aucune chemise n'est à ma taille (54), donc à chaque fois je me retrouve nue, parce que pas possible pour moi de couvrir autre chose que ma poitrine, et encore en gardant les bras bien en avant. Si je demande (de façon gentille et avec le sourire) s'il n'y a pas + grand, on me répond vertement de la fermer et que s'il fallait faire une chemise pour chaque taille.... du coup j'ai fabriqué ma propre blouse, qui est refusée (pour raisons d'hygiène, sauf que la dernière fois on m'a donné une blouse taille 38 et sale, super), mais je la mets quand même, je fais ma révolution à moi toute seule :-) j'ai aussi droit aux remarques faite très fort d'un bout de couloir à l'autre pour se venger, histoire que tout le monde y compris moi en profite "la baleine du 2, elle ne veut pas enlever sa propre blouse". Charmant, et plein de tact
- une amie, 72 ans, a eu droit à une couche (pas une Téna ou genre, non, une couche complète) après son opération (qui ne l'empêchait pas de se lever) pour "le confort de l'équipe soignante" lui a-t-on dit. Elle a été profondément humiliée
Alors je veux bien croire que certains personnels soignants sont très corrects mais là, je n'en ai pas croisé beaucoup. Hélas pour moi
Il y a -même avec la surcharge de travail- un minimum de correction à avoir, un traitement digne permettrait aussi de détendre un peu les gens, de les rassurer, et faciliterait au final le travail des soignants. C'est + je pense une question de bon sens et d'humanité, limite d'intelligence, que de formation (qui ne devrait même pas exister tellement c'est quelque chose de juste normal). En tous cas merci pour cet article et la pétition, je me suis sentie moins seule :-)
Quelque soit la taille du patient, il y a toujours qqch qui ne va pas mais effectivement, c'est d'autant plus vrai que l'IMC est élevé.
Et merci, je suis tout à fait d'accord sur un point essentiel à mon goût, on ne doit pas avoir à former les gens en terme de dignité ou de respect, pour moi c'est impossible.
Mon avis est cependant particulier, puisque je vis dans un pays nordique où le rapport au corps et beaucoup moins complexé qu'en France - il n'y a aucune cabine fermée pour se doucher à la piscine et vous allez dans le plus simple appareil au sauna des particuliers qui vous reçoivent. Quand je suis avec une autre personne, par exemple partageant une chambre d'hôtel, si elle n'est pas nordique je me cache mais c'est pour elle - pour qu'elle ne soit pas gênée.
J'ai décidé très vite de verbaliser mon geste quand je couvre un patient. Je me sentais mal à l'aise de le faire discrètement car j'ai peur des multiples interprétations auxquels un geste silencieux et un regard peuvent donner lieu. Au départ, les patients ont réagi exactement comme ce que vous me citez. Je pense sincèrement que dans cette situation, ça n'a pas été le cas. J'ai beaucoup travaillé sur l'abord justement de la nudité depuis mes premières tentatives et mon discours ne se résume plus à cette simple phrase, j'explique ensuite, je précise et je pense que les gens comprennent. Enfin j'espère.
Votre avis est précieux parce que différent et me permet d'enrichi ma perception des différences conceptuelles sur la nudité par exemple en fonction des gens.
Merci
Mais je reste triste qu'il faille de petites initiatives individuelles pour qu'au cas par cas la situation soit plus vivable pour les patients.
Deux dilemmes dans l'Espace public que représente un lieu de soin: droit au respect de l'Intimité du patient (Charte du patient hospitalisé de 1995) et de la Laïcité (Loi du 9 Décembre 1905 et circulaire du 2 Février 2005).
Alors entre blouse ouverte pour des considérations louables et proposer dans certains pays des blouses «interconfessionnelles» (ou "Burqua chirurgicale" comme au Royaume-Uni) gare au communautarisme qui n'est plus une menace mais une réalité maintenant en France.
Liberté, Egalité , Fraternité
Au détour d'une conversation avec des collègues portant sur des problèmes de santé, l'un d'entre-eux nous racontait son séjour à l'hôpital et cette histoire de blouse et de fesses à l'air en riant. Jaune.
C'est pas possible de voir à quel point il peut y avoir des "personnes" qui prennent des décisions aussi absurdes (le design de ces blouses) et que ça impacte juste tout le monde. Que j'aimerais voir son "créateur" dans cette tenue, on verrait s'il s'y sent aussi bien !
Encore bravo pour votre vision de changement des choses, que je partage totalement.
Samir
J'ai signé la pétition car j'ai du m'affubler de cette chemise. C'est horrible de déambuler dans les couloirs de l’hôpital en essayant de raser les murs pour ne pas montrer son postérieur à tout le monde. Le jour où, lorsqu'on rentre à l’hôpital on sera considéré comme des êtres humains à part entière et non un " patient" ce sera un grand pas de fait. J'enrage, à chaque fois que je dois emmener mon père qui est âgé aux urgences de le voir considérer systématiquement comme un" petit vieux" qui ne comprend rien, lorsqu'il est revêtu de cette blouse et qu'on l'appelle "Papy" au lieu de l'appeler par son nom où est le respect à la personne...Il y a tant à dire sur le milieu hospitalier. Je ne veux pas dénigrer le personnel qui bien souvent fait de son mieux à part quelques uns.
J'ai signé la pétition.
Ayant souvent fait des passages à l'hôpital et étant de grande taille, je déteste ces blouses ridicules.
Je ne suis pas pudique, je n'ai aucun soucis à me découvrir devant toute l'équipe médicale quand il le faut, mais là, on dirait que c'est presque fait exprès pour mettre le patient mal à l'aise dans une tenue ridicule et trop petite.
Il ne serait pas très compliqué de proposer 3 tailles...ou comme dans certaines cliniques (qui ont pourtant un soucis de rentabilité plus important) utiliser des pantalons + tuniques.
On devrait demander aux directeurs d’hôpitaux de faire le tour des services dans cette tenue...elle serait vite remplacée !
J'ai moi même déjà été effrondée de honte après avoir enfilé la fameuse blouse à l'envers plus jeune. Je n'ai jamais compris plus tard pour quelles raisons étions nous forcé de se ballader si légerement vêtu à l'hopital, pourquoi retirer ce droit de pudeur et par la même affablir doublement le malade par cet affichage ridicule de ses parties les plus intimes ?
Merci pour le témoignage, bon courage.
http://interlivrehypertexte.over-blog.com/article-care-karuna-et-vieillissement-abattre-les-murs-des-maisons-de-retraite-101913989.html
Je pense, pour avoir passé quelques séjours dans le milieu hospitalier, que cette chemise n'est qu'une anecdote... Lors de ma première hospitalisation en urologie en 1992 (j'avais 20 ans), le "charmant" personnel hospitalier m'a fait traverser la salle d'attente de radiologie complètement nu ! Lorsqu'on m'a enfin affublé de cette fameuse chemise, je peux vous dire que je me sentais déjà mieux... On ne voyait plus que mes fesses ! La suite n'a pas été mieux avec une visite de mon chirurgien accompagné d'une dizaine d'élèves, chirurgien qui, sans me demander la permission (ben non, pourquoi faire ???), soulève mon drap, m'écarte les cuisses pour montrer à ses élèves la jolie cicatrice entre mes bourses et mon anus... Des anecdotes de ce genre, j'en ai vécu beaucoup... Pas plus tard qu'il y a 2 ans... Les choses ne changent pas et ne sont, malheureusement, pas prêtes de changer.
Je comprends que le personnel hospitalier ne s'attache pas aux personnes pas plus qu'à leurs préoccupations, mais j'aimerais quand même un peu de respect pour l'être humain que ces personnes ont en face d'eux. Comme je l'ai lu souvent, nous sommes considérés comme des "cas", mais, il me semble que nous méritons quand même un peu plus de considération !
Le monde hospitalier n'est-il donc que le reflet exact de notre société ? Sans le moindre respect ?
J'ai signé la pétition. Si cette chemise peut être mise au rancard, ce sera déjà un bon début... Mais à quand des cours de respect dans les écoles de médecine ?
Et bien non, comme vous l'avez bien argumenté, ce sujet n'est pas un "détail".
Nos hôpitaux souffrent d'une déshumanisation aiguë (expérience vécue via ma grand-mère aux Urgences et en maison de repos)
S.B.
et donc... prendre soin de la dignité du patient au travers du respect de son intimité est un grand début.
Pensons aux plus âgés, fragilisés, vulnérables dans un contexte de soins où ils ne contrôlent plus rien (encore moins qu'une personne jeune certainement)
Merci pour les malades.
Maintenant la nudité est indigne de la personne humaine et dégradante.
Le problèmes des hôpitaux c'est qu'il n'y que des vieux,parfois des jeunes, mais ils sont autonomes et savent s'habiller tout seul.
Ces chemises c'est vrai montrent les fesses parfois plus, ce qu'il y a de dérangeant c'est que c'est des fesses de vieux, et que ca ne plait pas, ces choses flasques toutes ridées.C'est moche.
Je ne crois pas que le respect de la personne soit symbolisé par le port d'une blouse ou d'un puncho.Je pense que c'est d'avoir cette délicatesse de les recouvrir sans qu'ils s'en appercoivent.Il me semble que la pudeur c'est de ne pas remarquer la nudité, et de la recouvrir.Je ne comprends pas votre polémique,vous savez bien que les hopitaux vont y venir (plus pratique, plus sterile,moins cher)comme pour les tenues journalieres des soignants. Pouir être proviocateur, j'aimerais savoir si vous n'avez aucun conflits d'interet avec les marchands?
Et oui, il faut bien commencer par prendre le problème par un bout, si petit soit-il !
je signe également cette pétition car j'ai aussi été "traumatisée" par cette blouse.
Hospitalisée aux urgences à 15 ans, il n'y avait que sous les draps que je me sentais bien. La perfusion me faisait uriner 1 fois par heure et là commençait mon cauchemar : déjà je devais me débrouiller pour me traîner jusqu'aux toilettes toute seule avec ma perfusion qui s'enroulait toujours aux barreaux du lit, le personnel soignant était censé m'aider mais bon, m'accompagner toutes les heures surtout la nuit c'était trop demandé, ils/elles préféraient discuter et regarder la télé, bruyamment de surcroît !
Pour en revenir à la blouse, pour aller aux toilettes, je devais donc traverser tous les blocs d'urgence en exposant mes fesses à tout le monde.
Au lendemain de la première nuit, quand mes parents ont appris ça, ils ont exigé avoir le droit de me revêtir de mon propre pantalon de pyjama. La chef de service n'était pas d'accord mais a cédé sous la pression.
Aujourd'hui j'ai 21 ans et reste toujours aussi marquée par cette expérience. Avec le recul, je trouve cela anormal qu'à l'époque mes parents aient du se battre pour me faire porter un bas de pyjama, alors que je traversais les couloirs en exposant mon corps d'adolescente à tout le monde et surtout aux nombreux hommes qui étaient alités dans les blocs.
http://lci.tf1.fr/france/societe/chemise-d-hopital-et-fesses-a-l-air-le-gouvernement-s-empare-du-7454048.html
Bravo !!
J'ai fait l'expérience il y a deux ans comme patient, c'est effectivement très gênant!
Vincent leslivresdemonosteopathe.blogspot.fr
Alors, oui à la liberté de se cacher et oui à la liberté de vivre libre sans s'attirer de regards courroucés des handicapés de l'ouverture d'esprit.
Bon buzz...
Aux Etats Unis,on vous donne le choix de mettre cette blouse ouverture devant ou ouverture derrière... et en plus, ils donnent une surblouse.
Chez le gynécologue, ils s'absentent du cabinet le temps que le patient se déshabille et enfile la blouse (si nécessaire) et ils donnent un drap en plus de quoi se recouvrir une fois l'examen terminé. En France, je me sens très humiliée à chaque fois... A quand le changement aussi dans les cabinets privés de médecin??..
http://www.lagazettedhubert.com/?p=4243
http://www.alphagraphe.com/?p=318
L'hôpital et les fesses de la discorde :
http://aide-soignant.over-blog.fr/article-l-hopital-et-les-fesses-de-la-discorde-109021031.html
Et je suis déçue que vous ayez cette image des kinés parce qu'en équipe on peut vraiment faire du bon boulot. C'est triste parce qu'à l'hôpital, je ne me considère pas comme une indépendante. Je suis un peu à l'écart des IDE et AS mais j'essaie toujours de travailler en équipe pour le patient sans foutre en l'air tout leur boulot à chaque fois.
Il est plus que temps que le système de santé évolue, dans son ensemble.
J'ai toujours été gênée de devoir me mettre entièrement nue, mais je pensais que c'était la norme, donc j'acceptais, mais ça me laissait un sentiment amer "d'humiliation" que je refoulais en me disant que j'étais ridicule avec mes pudibonderies (ce qu'on veut nous faire croire quoi !).
Résultat j'ai passé des années sans aller chez le gynéco, et ma grossesse actuelle est suivie par une sage-femme, bien plus respectueuse.
Mais premier RDV avec la gynéco de la mater (un amour sur tous les autres points, soit dit en passant)examen à poil ("vous pouvez garder les chaussettes" trop sympa !). Rrrrr !
Et j'ai rien osé dire ...
en fait ces fameuses blouses bleues sont également mises au patient lors des opérations mais aussitôt déchirées au bloc
pour ces histoires de chemises je suis totalement d'accord, personnellement des que je peut ke mets mes propres vêtements hors de question de me ballader les fesses a l'air comme j'en croise beaucoup , par moment on a l'impression que certaines personnes ont perdues toute leur dignité et se sont résignées
Je me souviens très bien d'une hospitalisation quand j'avais 13 ans (j'en ai maintenant 35 et je m'en souviens très bien, c'est dire si ça m'a marqué) : deux gamines dans la chambre, toutes les deux nues sous cette blouse. Une des premières fois où je me suis vraiment sentie mal à l'aise.
La deuxième étant, à 14 ans, le jour où une infirmière m'a demandé de me déshabiller entièrement (culotte comprise)pour une radio du genou. J'ai timidement demandé à garder mon t-shirt, elle a refusé sèchement.
Un grand merci pour cette mobilisation !
Ca m'avait inspiré il y a quelques temps un article sur mon blog, que j'avais intitulé "le médecin et l'humain nu". J'y évoquais la question de la nudité des patients endormis, à laquelle certains font encore moins attention qu'avec les patients éveillés.
http://www.cris-et-chuchotements.net/article-le-medecin-et-l-humain-nu-72760007.html
!
loi pinel
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