Que votre année soit belle
En vrac mais du fond du coeur...
En 2013, j’ai fait la révolution.
J’ai coupé des ponts, mes cheveux aussi même si je n’aurai probablement pas dû
puisque ça n’a pas plu mais j’ai appris que j’en étais capable.
En 2013, j’avais déjà une
montagne de tendresse pour mes abonnés twitter. Ceux qui étaient là quand dans
la vraie vie, les mots « à l’aide » n’arrivaient pas à passer mes
lèvres. Il y a eu Lulla, Wendy et Emm qui tout en douceur ont su trouver
les mots pour mettre ma révolution en marche.
Il y a eu Biche à travers qui
j’ai découvert un petit bout de la kiné que je voulais être et qu’un petit bout
de femme pouvait avoir un sacré caractère et tout déchirer pour soutenir les
autres.
Et puis tant d’autres, que j’ai
eu la joie et l’immense fierté de rencontrer en vrai, ceux qui ont un éditeur
dont on peut acheter le livre(!), eux mais aussi tous les autres, avec leur
cœur en or et leur médecine qui me ressemble.
En 2014, j’ai pris la résolution de chambouler aussi
ma vie professionnelle. J’avais pris un tel risque dans ma vie privée, que rien
ne devait me faire plus peur à présent. Bien m’en a pris. J’ai quitté un navire
qui prenait l’eau mais qui visiblement n’avait aucune envie de m’aider à
écoper. Ou alors, fort de décisions administratives farfelues, se plaisait à
écoper dans le mauvais sens.
Je me suis juré, cette fois, de
visiter plein de cabinets avant de choisir. Pour bien choisir. Puis je suis
tombée amoureuse du premier et j’ai signé. Sans jamais regretter.
Je me suis dit que j’avais muri
et comme j’étais une grande fille, je n’avais plus rien à craindre de l’URSSAF.
Ils m’ont fait pleurer avant même que je ne me sois officiellement installée.
Ils m’ont aussi officiellement
convoquée au tribunal un premier avril (oui, oui) pour une affaire RESOLUE en
2012 (oui, oui, oui), je n’y suis pas allée, j’ai quand même envoyé un courrier
pour lequel je n’ai aucune nouvelle à ce jour, ni de l’audience d’ailleurs.
Leurs premiers mots doux, six
mois après, commençaient par « mise » et finissait par
« demeure ». Mes mots à moi furent aussi tendres « voilà vos
sous mais sans majorations parce que je n’ai rien fait de mal ». C’était
en Août. Ils ont pris les sous et n’ont pas reparlé des majorations. Ne m’ont
pas parlé du tout d’ailleurs. A quoi ça sert d’écrire si personne ne vous répond ?
Parce que c’est bien joli mais pendant
ce temps, moi avec ses parents et la maîtresse j’essaye d’apprendre au môme que
répondre quand on vous parle, c’est la moindre des choses lorsque qu’on est
poli et bien éduqué. Aheum.
En 2014, j’ai appris qu’on
pouvait courir un marathon après 180km de vélo et 4km de nage et ressembler
trait pour trait à un humain normal et que ce n’était pas trop mon truc de
soigner ces gens-là moi qui court à peine deux heures par an…
J’ai appris que vouloir faire du
soin palliatif/compliqué/grave(issime) à domicile c’est noble. C’est chic à
dire. Ça fait adulte. Mais même adulte bordel que c’est dur de sentir les
larmes monter devant un patient en détresse à qui on ne pourra pas dire
« ne vous inquiétez pas ça ira ». Pleurer dans la voiture en sortant,
ça laisse des trainées de mascara sur les joues et les yeux rouges et quand le
patient d’après, tout aussi mourant que le précédent essaie de vous mettre du
baume au cœur, ça fait encore plus mal.
En 2014, J’ai appris qu’on
pouvait dire en toute impunité à un fonctionnaire de l’état en arrêt depuis
longtemps que suite à un dysfonctionnement, sa demi-paye ne serait pas versée
ce mois-ci mais le mois suivant. Et que ça n’est pas censé nous empêcher de
vivre.
Du coup parfois, grâce à l’état,
un paquet de chips à 0,99€ pouvait nous aider à sauter un repas. C’est pratique
en fait, ça fait deux fois moins de travail en cuisine, de vaisselle. Ça
consomme moins d’électricité et en plus on tient plus longtemps avec un plein
de courses.
D’ailleurs saviez-vous que le
gruyère rapé est moins cher au kilo dans les plus petits sachets ? Que les
marques discount, ça remplit aussi bien l’estomac, même que des fois c’est
bon ? Que 200g de lardons à 1,34€ ça peut faire 5 portions d’adulte ?
Suffit de mettre 500g de pâtes pour tasser.
Aujourd’hui quand je vais chez
quelqu’un et qu’il y a des yaourts de marque dans le frigo, je me dis « oh
mon dieu, ils doivent être riches eux ».
Côté pile, je cuisine beaucoup
plus. Parce que des produits locaux, ce n’est pas si cher, c’est sain et puis
c’est bon. Parce que faire des gaufres, c’est facile et que ça fait exploser ma
jauge de Chérie qui Déchire. Surtout avec une chantilly montée à la main
« parce que tu le veux bien ».
Côté pratique, saviez-vous qu’un
fauteuil roulant, ça ne se range pas bien dans le coffre ou sur la banquette d’une
petite voiture de fille ? Moi non plus. Mais ça, c’était avant.
J’ai une grande voiture de femme(!)
maintenant. J’en suis absolument fan. Je dis « salut beauté » quand
elle me charme en ouvrant ses rétroviseurs toute seule. Quant au fauteuil, on
disait que c’était dans la tête. Curieusement les antibiotiques ont marché sur
la tête, ma moitié a reposé les pieds sur terre et le fauteuil a retrouvé la
vitrine du magasin.
En 2014, j’ai dit « Je
t’aime, je serais toujours là pour toi, je suis fière de toi », les yeux
dans les yeux pendant que ce c****** de médecin prétentieux lui plantait une
aiguille dans le dos et que mon cœur se déchirait en lambeaux. J’ai appris ce
jour-là qu’il était possible d’avoir mal pour son âme sœur, mal à en devenir
folle. A en cauchemarder la nuit, à en trembler encore, à ne plus voir la route
mais ses yeux pleins de larmes sur le pare-brise. Que son regard à cet instant
ne s’effacera jamais, il est imprimé au fer rouge sur mon cœur qui reste à vif,
des mois après.
J’ai appris que les galères
prennent la tête mais n’empêchent pas ces bouffées de bonheur qui jaillissent
parfois d’un regard ou naissent d’un baiser plein de douceur. Ces petits riens
qui font tout.
Poser mes yeux sur son visage.
En 2014, comme ça devenait un peu
lourd tout ça, malgré tout, j’ai croisé une psychologue de l’autre côté de la
barrière. Pour la première fois. Elle me coûte cher mais j’ai besoin d’elle.
Pour démêler ma sale caboche de petite fille solide, pas si solide, fragile,
grandie un peu trop vite.
2015 commence à peine. Je suis
une bonne professionnelle et une bonne fille à marier parce que j’excelle en
logistique domestique. J’ai cependant oublié d’être une fille et une
grande-sœur qui déchirent. Une amie aussi. Je n’ai été là pour personne quand
il l’aurait fallu et quand j’ai cru l’être, il faut croire que ce n’était pas
de la bonne façon ou pas le bon moment.
Je crois que la psy a eu pitié de
moi quand j’ai dit que je me vidais la tête en faisant le ménage. Aussi quand
j’ai dit que j’avais plein d’amis, enfin de gens pour qui j’éprouvais beaucoup
de tendresse, mais que sur internet et d’ailleurs je n’étais pas sûre – caliméro
– que tous ceux à qui je pensais en aient pour moi – caliméro², à tel point que
je n’ose plus parler par moment – calimérox.
En 2014, j’ai été chef de
famille, médecin, infirmière, aide-soignante, maman-bis, taxi, cuisinière,
femme de ménage, secrétaire personnelle, masseuse, comptable, en plus d’être
une compagne qui déchire. J’ai été une grande sœur en carton, une amie qu’on
n’avait pas envie de revoir ou qui n’avait pas envie de l’être.
En 2015, j’aimerais juste être
moi et parfois ne rien faire.
Ou être là, sur twitter ou dans
le monde réel, pour ceux qui ont su l’être pour moi les rares fois où j’ai
réussi à appeler à l’aide.
Je vous aime.
Que cette année soit belle.
Commentaires
Bisous doux ♥
Une belle année à vous....
Plein d'ondes de courage, de douceur et de rayons de soleil ( il parait que 2015 est "l'année de la lumière " :) )
Malgven
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